L’ADN, pas toujours la preuve reine

Je défends Yohann, jeune et sympathique gitan au phrasé digne du personnage joué par Brad Pitt dans l’excellent Snatch de Guy Ritchie, à qui l’on reproche, six ans après les faits, un cambriolage.

Il nie. Fermement. Il n’est jamais allé sur place.

Le problème réside dans le fait que l’on a retrouvé sur place un morceau de linge contenant des traces… d’excréments.

Plusieurs années après, la centrifugeuse à profils ADN fait matcher l’échantillon prélevé avec le profil de mon client, fraîchement intégré dans la base de données.

Il est donc renvoyé devant le Tribunal Correctionnel sur ce seul élément, aucun acte d’enquête n’ayant été jugé utile à la manifestation de la vérité, surtout des années après les faits.

Aucun témoignage, aucun relevé d’empreintes incriminant, aucun butin et en prime, l’échantillon n’a pas été prélevé par le TIC (Technicien d’Investigations Criminelles) mais par la victime elle-même dans des conditions parfaitement inconnues.

La version de mon client est qu’une personne avec laquelle il était en conflit aurait récupéré ce tissu près de leur campement commun et l’aurait déposé sciemment pour brouiller les pistes.

Dans le doute, le Tribunal relaxe Yohann, qui jure qu’on ne le reprendra plus à faire ces choses-là dans les bois !