28 Octobre 2019
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« Vous êtes fait comme un rat, Monsieur l’accusé, on a retrouvé votre ADN mélangé au sang de la victime, ce n’est pas rien ! Vous n’allez pas nous dire que c’est du transport d’ADN, non ? Du mélange, Monsieur, soyez sérieux ! ».
Dieu que j’ai entendu ce genre de sornettes, dans la bouche d’avocats généraux, de Présidents de Tribunaux correctionnels ou de Cours d’Assises…
Je me retrouve il y a peu sur un banc de Défense devant une Cour d’Assises et on me ressert ces fadaises.
L’expert de l’IGNA, une dame d’une clarté limpide, expose ses travaux au terme desquels l’ADN de mon client a été retrouvé sur une poignée de porte en mélange avec celui de la victime, qu’il dit n’avoir pas touchée.
Depuis 5 ans, cet élément de preuve était martelé contre mon client pour démontrer qu’il mentait et qu’il avait nécessairement été en contact avec la victime.
J’interroge l’expert. Réponse : « dans ce mélange, les deux ADN peuvent avoir été déposés en deux temps et lieux différents, y compris par des tiers eux-mêmes porteurs de ces ADN par transfert ».
Le mélange d’ADN(s) n’est donc pas une preuve de contact entre les deux personnes à qui il appartiennent ?
Non, on ne peut pas dire cela.
CQFD.